LE TALENT RANÇONNE

La mine à fleur de peau
Coulant dans toutes les contrées
Vagues aux reflets infiniment ondoyants marquant le courant toujours présent.
Les points de jaillissement sont des jonctions d’affaissement
Coins d’accélération des rebelles.
Plus contré il est dans la contrée, plus les contes jaillissent de partout pour célébrer sa victoire sur les machoires de la mine des pleurs.
L’éruption de la mine génère une montagne d’espoir tantôt vite spoliée par les médiateurs rideau
Rendant fardeau le cadeau.
Devenant caduque le talent redevient latence au cœur du désespoir.
La fleur de joie en proie aux rois sans lois s’eloigne en laissant derrière elle le parfum de la tristesse                     
Seul temoin de son passage évanescent.
Les pleurs et misères en chœurs obsédants s’installent
Allant vaillamment de coin en recoin
S’amusant au milieu du délabrement et de l’usure des usagers n’ayant pu apprivoiser la resource providentielle.
Ailleurs la même mine se replie et se déploie
S’accélérant au-dessus de tous les paysages et péages
Devenant un pourvoyeur d’aisance insolante.
De perspective en perspective le talent, de latence en aisance, de parfum en substance, de misère en lumière
Danse sa danse sacrée toujours présente mais parfois absente, parfois presente.
Pour beaucoup son passage génère le paysage ravagé par le cri du désespoir
Hymne rétentissant et maudissant les carnassiers de la chaire
chère des talentueux.
Avant que son souffle ne jaillisse
Tous se complaisent dans l’insouciance
Mais le talentueux s’éveillant sans conscience
Aussitôt sa veillée est célébrée tout autour de ses œuvres par les vautours du sevrage forcé.
En prêtres pieux sans sceptre de la paix
Les sages femmes attendent dépiécer la chaire du comateux  sans laisser le sceau du créateur
Pour que ne demeure que l’écho sans substance
Chute sans lac suspendue
Avortement de la bonté suprême.